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Suicide me, i love you
 

Partir du constat simple: lorsque la souffrance est trop grande, l’une des solutions est de la faire cesser.

 

Pour arrêter de se faire du mal, de faire du mal aux autres, pour réussir enfin à faire taire cette douleur, une des solutions est le suicide et comment je décide à faire seul ce choix.

 

Que ce soit à cause d’une maladie, de la perte de mobilité ou d'autonomie, pour ne pas subir la déchéance de ce corps qu’ils ont tant aimé, certains réclament le droit de mourrir avec dignité.

Mais pourquoi ne pas revendiquer ce droit de mourrir pour cause d’ingérence de son état ou de peines sentimentales.

 

Une souffrance psychologique est plus complexe à traiter qu’une maladie tangible (sans parler de l’aliénation mentale).

 

Comment traiter une douleur sentimentale par exemple? À coups de molécules chimiques, de médicaments, de drogues plus ou moins légales et plus ou moins létales ?

Les amis bienveillants ne manquent pas de conseils comme d'ouvrir les yeux sur des détresses plus grandes vécues par d'autres plus malheureux. Ces amis qui invitent à s'estimer heureux que le temps soigne ces maux, soulignant que le monde est plein de bonheurs à venir.

 

Pourquoi ne pourrait-on s’arrêter de vivre une fois qu’on a le sentiment que l’on ne pourra jamais retrouver ce que l’on a perdu, l’intime conviction qu'il ne sert plus à rien d’insister par manque de force et par manque d’envie.

 

Lorsque force et envie ont été vaincues, une fois envahi par ce sentiment d'une inexorable perte, pourquoi ne pourrait-on pas s’arrêter de vivre une fois convaincu de l’inutilité de continuer.

 

Suspendre le cours de son existence avant de perdre cette émotion, ce sentiment unique et particulier, avant qu'il ne s’altère et que tout ne devienne un lointain souvenir aseptisé.

 

Je veux m’accorder le droit de mourrir. Je ne demanderai ni l’autorisation aux autres, ni leurs avis.

Je veux pouvoir décider de mon seuil limite de douleur.

Même si, à l’apogée de ma souffrance, mon discernement s'en trouvait altéré, plus rien n’aura d’importance et cet égoïsme, je le revendique.

 

La suite n’aura pas d’importance, après moi le déluge.

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